Maison Trenel  : un millésime 2021 sur la fraîcheur et la tension pour les blancs, et sur la finesse pour les rouges.

L’hiver 2020/2021 se caractérise par une alternance de temps froid et de douceur avec des précipitations excédentaires (+ 18 mm par rapport à la normale) qui permettent déjà de faire des réserves hydriques. Mi-mars, les températures remontent nettement, devenant mêmes estivales jusqu’aux premiers jours d’avril.

La reprise du cycle végétatif est alors amorcée (surtout sur le Chardonnay où le stade de débourrement est atteint en quelques jours seulement) quand intervient un épisode de gel historique à partir de la nuit du 5 avril et qui va durer jusqu’au 9 avril.

En raison de la descente d’une grande masse d’air polaire, la vigne tout juste débourrée subit des températures négatives plusieurs nuits de suite. On assiste alors à une gelée blanche qui laisse ensuite place à une gelée noire dans la nuit du 8 avril (jusqu’à - 8,5 °C) qui sera dévastatrice. Les dégâts sont très importants et quasiment toutes les parcelles sont touchées dans le secteur. Il faudra être patient pour voir la vigne repartir, engendrant un décalage des stades de la végétation. Environ 60 % de la récolte est perdue sur le Chardonnay qui était le plus sensible à ce moment-là. Sur les parcelles de Fleurie La Madone et La Levratière, le fait d’avoir une taille tardive nous aura permis d’échapper à la gelée, les bourgeons n’ayant pas débourré.

Le printemps reste frais et très pluvieux avec des températures 1,2°C en dessous des normales pour un excédent hydrique de 114 mm. La floraison s’observe entre le 13 (Chardonnay) et le 19 (Gamay) juin, soit près d’une semaine après les moyennes des 25 dernières années. Un millésime tardif se dessine en perspective.


Et après le gel, ce sont les caprices du ciel qui arrivent.

Le 21 juin, des orages de grêles dans le Mâconnais, localement très intenses, détruisent une bonne partie de la récolte qu’il restait.

Le 27 juin au soir, des orages de grêle ont touché plusieurs communes du vignoble Beaujolais avec de dégâts très variables. L’été sera frais et assez pluvieux et ces conditions climatiques avec des alternances de précipitations et de températures douces entraînent une forte pression cryptogamique : mildiou, oïdium et black rot viennent provoquer de nouvelles pertes sur les récoltes déjà petites.

La fermeture de la grappe a lieu autour du 11 juillet et la véraison vers le 5 août. Les conditions climatiques de septembre comportent de nombres épisodes pluvieux, ouvrant la porte au développement de Botrytis dont l’installation est facilitée par tous les stigmates laissés par les précédents agresseurs de la vigne.


Le choix de la date de récolte, combiné au tri sur parcelles seront donc primordial pour garantir un niveau qualitatif satisfaisant tout en atteignant une maturité suffisante. Les vendanges débutent après la mi-septembre pour la plupart de secteurs plaçant 2021 comme le 4e millésime le plus tardif depuis 1992. Nous vendangerons nos parcelles au 21 septembre ! Le millésime 2021 s’annonce sur la fraîcheur et la tension pour les blancs et sur la finesse pour les rouges.

Cassis :
Pour les cassis, l’année 2021 est caractérisée par un débourrement dans la moyenne et une vague de gel au début de la floraison occasionnant des pertes de récolte dans les parcelles les plus précoces. Un épisode de grêle fin juin a également impacté le potentiel de récolte. Les précipitations fréquentes de fin juin jusqu’à août ont été très favorables à la croissance des cassissiers, mais retardant l’arrivée de la maturité. Finalement les récoltes ont eu lieu autour du 15 juillet, soit 3 semaines plus tard que l’année passée. Le Noir de Bourgogne 2021 sera caractérisé par sa vivacité et sa fraîcheur.