Le millésime 2022 au Portugal : un millésime solaire

Le Portugal n’a pas été épargné par les contraintes de canicule et de déficit hydrique.

La saison viticole débute par un hiver chaud et sec, puis continue avec un printemps qui bénéficie de pluies conséquentes (130 mm en mars et avril), qui seront les seules. S’ensuit un été sec et extrêmement chaud (avec des températures dépassant les 40 voire les 42 °C).

Globalement le Portugal connaît une des années les plus sèches de ces dernières décennies, avec un cumul de précipitations atteignant à peine 180 mm. En raison de ces hautes températures des mois de mai, juillet et août, l’impact est important sur le cycle végétatif de la vigne, sur la maturation des baies, surtout dans le Douro Superior, et sur la récolte : les baies de taille réduite pénalisent les rendements en jus.

Pourtant avec un retard à peine d’une semaine stade pointe verte sur la région, la floraison se déroulera mi-mai : période normale sur la moyenne des dernières années. Les vendanges ne s’annoncent pas si précoces que cela.

Grâce aux conditions solaires, il n’y a pas de pression cryptogamique durant la saison, à l’exception d’une pression d’oïdium sur certains secteurs. Au fil de la saison, les déficits hydriques ont un fort impact sur les récoltes avec une baisse des rendements de 20 % en moyenne sur tout le Douro, jusqu’à moins 40 % sur le Douro Superior.

Les vendanges ont débuté le 25 août par les blancs, puis la parcelle de Laranjeiras du Douro Superior le 29 août. Fin août, des pluies viennent
débloquer les vignes et permettent finalement une bonne maturation.

En cave, les blancs sur granit et surtout les vieilles vignes se présentent très équilibrés, ayant peu soufferts de la canicule. Sur les rouges, ce sont les pluies de mi-septembre qui permettent de faire la différence avec des maturités plus homogènes et des tanins mûrs. La Touriga Nacional révèle son potentiel aromatique, bien structuré. Il ne fallait donc pas se précipiter cette année !