Le millésime 2022 dans le Mâconnais et le Beaujolais  : une précocité record

Le premier trimestre 2022 bénéficie de températures dans la normale, d’un ensoleillement élevé et d’un déficit hydrique de 30 mm, marquant le début d’une année où l’eau sera une denrée rare…

Alors que les premières pointes vertes sont visibles fin mars, une vague de froid fait craindre un nouvel épisode de gel au tout début du mois d’avril. Celui-ci entraîne des dégâts très localisés et bien moins importants que la gelée noire de 2021. Le mi-débourrement est observé autour du 8 avril sur Chardonnay et vers le 12 sur Gamay.

La suite du second trimestre est marquée par un gros déficit hydrique sur avril et mai, qui sera en partie compensé par des averses localisées en juin. Les températures atteignent en revanche des records avec une moyenne 1,3 °C au-dessus de la normale. La floraison débute autour du 20 mai, classant déjà le millésime 2022 parmi les plus précoces. En raison de ces fortes chaleurs, des orages successifs éclatent dans le vignoble fin juin, apportant de l’eau et quelques grêlons parfois.

Les mois de juillet et d’août sont parmi les plus chauds et secs de ces trente dernières années. On enregistre 43,5 °C sous abri à Chazay d’Azergues le 4 août ! Quelques précipitations autour du 15 août redonnent un peu d’énergie à la vigne pour parfaire la maturité, bien que le déficit hydrique reste élevé à la fin août. Les conditions climatiques permettent de garder un état sanitaire exceptionnel pendant cette saison.

La date de ban des vendanges pour les Beaujolais et Beaujolais Villages rouge est fixée au 17 août, soit seize jours plus tôt que la moyenne depuis 1993. Ce qui positionne 2022 comme le second millésime le plus précoce depuis 1992, après celui de 2003. Les vendanges débutent le 25 août sur nos parcelles de Fleurie où les raisins sont d’une qualité remarquable, laissant deviner des vins intenses et gourmands.

Pour les cassis, l’année 2022 est marquée par une perte de récolte importante due aux épisodes de gel en avril. Les cassissiers sont ensuite mis à rude épreuve par le manque d’eau et les températures élevées de l’été. Le port tombant des vieux plants de cassis que nous utilisons protège toutefois nos fruits d’un échaudage trop important. Et les fruits sont récoltés le 29 juin, avec une belle maturité et une intensité aromatique saisissante !